Iván NAVARRO - Mélusine, 2020

Ivan Navarro - Natch und Nebel, Galerie Templon, Brussels, 2014 © Isabelle Arthuis. Courtesy Templon

Iván NAVARRO

Né en 1972, à Santiago (Chili). Vit et travaille à New-York (USA)

Né sous la dictature de Pinochet, Iván Navarro a fui l’oppression pour les Etats-Unis. L’artiste utilise la lumière comme matériau de base, détournant des objets en sculptures électriques et transformant l’espace par des jeux d’optique. Le processus de mise en abîme par miroir offre des perspectives qui prolongent le regard, l’emmènent au-delà d’une simple dimension, vers l’infini, l’illusion sans fin…

L’œuvre pour Paris La Défense

Pour Les Extatiques, Iván Navarro crée une structure rappelant les puits en briques traditionnels qui ponctuent les campagnes. L’œuvre fait référence aux légendes ancestrales qui ont construit l’histoire de son pays. Héroïne du mythe médiéval éponyme (Jean d’Arras, 1392), Mélusine, créature hybride mi-femme mi-serpent aquatique, est condamnée à hanter les populations et à veiller sur elles. Personnage dichotomique, elle dispense les biens et le pouvoir tout en suggérant la transgression de l’interdit. En nous plongeant au cœur de ce mythe emblématique, Iván Navarro propose une réinterprétation de notre rapport au conte et à la narration. Il explore les ambiguïtés de la mémoire et dynamise le langage en jouant des doubles sens et le décalage entre vérité et apparence. Chaque terme en néon interpelle par son ambivalence. Mater, « la mère » en latin, protège mais domine ; le terme en anglais Water désigne l’eau, surface qui réfléchit mais engloutit. Dans Mélusine, 2020, le puits semble créer un passage lumineux sous-terrain infini, métaphore de l’évasion mais aussi de la disparition.

MÉLUSINE, 2020
Néons, miroir, miroir sans tain, briques, bois, métal, plexiglas, bois, contreplaqué, électricité
Courtesy Templon, Paris – Brussels