Les Extatiques 2021

Les Extatiques à Paris La Défense

Les Extatiques 2021 visuel dossier

Pour cette 4e édition des Extatiques, neuf artistes investissent l’esplanade de Paris La Défense, du bassin Takis à la Fontaine Agam, pour vous faire découvrir le quartier sous un nouveau jour.

Exposition gratuite dans l’espace public (Esplanade de La Défense), ouverte tous les jours

Les artistes de la programmation

  1. ALAIN PASSARD – Fouet
  2. CYRIL LANCELIN - Cube Sphere Gold
  3. LUKA FINEISEN - Awakening
  4. TONY CRAGG - Senders
  5. L’EXPOSITION DANS L’EXPOSTION - L’extase
  6. JOHAN CRETEN - Why does Strange Fruit always look so Sweet?
  7. JEAN-FRANÇOIS FOURTOU - La maison couchée
  8. GHYSLAIN BERTHOLON - Rezilientia
  9. DANIEL ARSHAM - Bronze Eroded Bust of Zeus

Les Extatiques 2021 - plan de localisation des œuvres côté Paris La Défense

1. ALAIN PASSARD – Fouet, 2021

Fouet Alain Passard Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

Alain PASSARD

Né en 1956 à La Guerche-de-Bretagne, France. Vit et travaille à Paris, France.

Alain Passard a grandi dans un milieu créatif : père musicien, grand-père vannier, mère couturière et grand-mère cuisinière l’influencent et l’initient au geste artistique. Aujourd’hui chef aux trois étoiles Michelin du restaurant Arpège à Paris, il crée en parallèle des installations artistiques. Son génie est salué dans le monde entier et célébré dans l’album de Christophe Blain En cuisine avec Alain Passard (Éditions Gallimard). Cuisiner et jardinier, il a retiré la viande rouge de sa carte il y a plus de quinze ans et cultive ses légumes, fleurs et racines dans ses jardins. Pour Alain Passard, la main et la forme des doigts fondent le mouvement artistique. Pour lui, il n’y a pas de rupture entre espace culinaire et espace artistique : la continuité est le mot-clé de son processus créatif en cuisine comme dans la fonderie où il crée ses sculptures. Découper, accommoder, présenter, cuisiner, ciseler, mouler, monter… ces gestes se retrouvent dans les collages, bronzes et vitraux d’Alain Passard. Avec le Homard, sa première sculpture en bronze réalisée en 1996, il immortalise son geste visionnaire de découpe. Aujourd’hui, il s’inspire de la nature pour éveiller les papilles et régaler les yeux avec audace et innovation.

L’œuvre pour Paris La Défense

« En cuisine le fouet est un objet étonnant, il est le prolongement de la main du cuisinier. Que ce soit pour faire une vinaigrette ou pour faire monter une mayonnaise, il s’agit toujours d’un mouvement très élégant, très précis. Prolongement des doigts, mobile et léger, il transcrit le geste suspendu de la main ». Alain Passard Le chef étoilé a voulu magnifier cet ustensile en l’agrandissant pour lui rendre hommage et le sublimer. Installé dans son jardin, le fouet devient un arbre parmi les arbres, le manche un tronc et les branches se mêlent aux feuillages. À Paris La Défense, le fouet étonne, surprend et questionne avec humour les architectures vertigineuses des tours. Il reflète la main qui se cache derrière tout geste créatif mais rappelle aussi avec subtilité l’évolution du quartier, avec l’implantation de nombreux restaurants.

Fouet
2021, métal peint
Courtesy Alain Passard

2. CYRIL LANCELIN - Cube Sphere Gold, 2021

Cube sphere gold Cyril Lancelin Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

CYRIL LANCELIN

Né en 1975 à Lyon, France. Vit et travaille à Lyon, France.

Cyril Lancelin développe une œuvre hybride composée de sculptures, d’installations immersives, de dessins, d’expériences virtuelles et de vidéos qui tissent des liens entre le physique et le fictif. Éphémères ou pérennes, ses installations artistiques immersives de grande dimension ouvrent un dialogue poétique entre la perception de l’espace et le spectateur. C’est à partir d’un vocabulaire plastique basé sur la géométrie primitive qu’il relie l’architecture et le corps humain, le quotidien et le fonctionnel, la science et la nature. Sa pratique est façonnée par l’immersion et le mouvement, par la porosité des limites, par l’innovation, par la recherche d’un monde mi-data, mi-réel. Les notions de répétition et de génération paramétrique sont des thèmes récurrents dans son travail. Il anticipe notre passage dans un monde de données multipliées et partagées. L’artiste met en place un territoire connecté à travers un dialogue conceptuel entre ses pratiques et l’expérience du public.

Numériques ou réelles, ses œuvres offrent une vision essentiellement optimiste, dessinant un paysage artificiel et expérientiel.

L’œuvre pour Paris La Défense

Sur l’Esplanade de Paris La Défense, Cyril Lancelin présentera une décomposition d’un volume simple, un cube. Il est réalisé d’un assemblage régulier de sphères métalliques réfléchissantes. Le solide est évidé par des passages et des percées. C’est le dessin en trois dimensions d’une partition de plein et de vide. L’artiste invite le visiteur à une immersion dans la matière. La sculpture connecte l’infiniment petit et l’infiniment grand, l’échelle humaine et l’échelle de la ville. C’est une expérience cinétique ouverte sur l’espace public.

Cube Sphere Gold
2021, acier inoxydable électro-poli
Courtesy Cyril Lancelin

3. LUKA FINEISEN – Awakening, 2021

Awakening Luka Fineisen Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

LUKA FINEISEN

Née en 1974 à Offenburg, Allemagne. Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis.

Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Düsseldorf, Luka Fineisen a notamment investi le patio de la Maison rouge en 2012 avec son installation Fluide parfait. Ses œuvres ont été présentées dans plusieurs institutions en Allemagne et en Corée du Sud en 2013. Elle est représentée par la Galerie Papillon (Paris) où elle a présenté sa seconde exposition personnelle en 2019. Défiant les lois de la gravité, Luka Fineisen poursuit une recherche autour de l’espace, de la matière et du corps tout en y faisant apparaître des figures, ce qui est pour elle une approche passionnante. Elle crée un univers qui joue sur les contrastes, souvent tout en blanc et noir, à la fois léger et pesant, tendre et brut. Celui qui y pénètre devient lui-même une figure de cet espace dans lequel son corps se confronte au doux et à l’étrange. En imaginant des mondes flottants, fondants, l’artiste souhaite rendre possible l’impossible et capturer avant tout un instant de changement, une matière en transformation, et ainsi les conserver dans le but de saisir l’instant présent pour qu’il ne disparaisse jamais.

L’œuvre pour Paris La Défense

Telle une boule à neige cubique surdimensionnée, l’œuvre Awakening de Luka Fineisen est une invitation poétique et ludique. Placée dans l’axe historique de Paris La Défense, elle s’intègre à l’architecture qui l’entoure et offre au spectateur un jeu de contrastes cher à l’artiste. Dans un container minimal transparent à l’apparence industrielle, une multitude de plumes vibrent au rythme de différentes pulsations et nous racontent un réveil. Il peut être doux et paisible mais aussi violent. Il est néanmoins toujours porteur d’une énergie qui mène vers un monde oscillant entre opulence et sensualité éphémère.

Awakening
2021, plumes, plexiglas, souffleurs, minuteurs, structure métallique, 300 × 250 × 100 cm
Courtesy de l’artiste et Galerie Papillon, Paris

4. TONY CRAGG – Senders, 2018

Senders Tony Cragg Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

TONY CRAGG

Né en 1949, à Liverpool, Royaume-Uni. Vit et travaille à Wuppertal, Allemagne.

Tony Cragg commence ses études au Gloucestershire College of Art and Design, avant de suivre l’enseignement du Royal College of Art de Londres en 1973. Dès 1979 il enseigne à l’Académie des arts de Düsseldorf, où il devient professeur en 1988 et reçoit le Turner Prize. En 2001, il est nommé professeur de sculpture à l’Académie des arts de Berlin. Depuis 1994, il est membre de l’Académie royale des arts de Londres et, depuis 2002, de l’Académie des arts de Berlin. En 2007, Cragg reçoit le Praemium Imperiale et en 2009, il succède à Markus Lüpertz en tant que recteur de l’Académie des arts de Düsseldorf (jusqu’en 2013). En 2013 et 2014, Cragg enseigne au Collège de France à Paris. Tony Cragg se considère comme un matérialiste radical, en constante recherche de nouveaux matériaux dont il explore et développe les possibilités. Il a fréquemment utilisé des techniques telles que l’empilement, la superposition et l’amoncellement de différents types de rebuts et d’objets du quotidien, leur donnant une interprétation inattendue. Celles-ci rappellent des formes géologiques naturelles, comme la sédimentation de particules minérales pour créer des strates ou encore l’altération de la roche par les forces du vent et de l’eau. Les œuvres récentes suggèrent quant à elles le mouvement et le caractère éphémère des éléments, comme dans ses formes en acier inoxydable qui évoquent la fluidité du métal en fusion.

L’œuvre pour Paris La Défense

À Paris La Défense, Tony Cragg installe son œuvre Senders. La verticalité de cette sculpture en colonne évoque Constantin Brâncuși (1876-1957) dans son approche unique de l’abstraction. Le propos n’est pas de copier ou représenter ce qui existe, mais découvrir quelles idées et quelles émotions peuvent être évoquées à travers l’utilisation de nouvelles formes et de nouveaux matériaux. « Son travail artistique montre une vision de l’être humain établie à travers sa relation à l’environnement […] et des outils que nous utilisons pour façonner le monde » Lynne Cooke, 2003

Senders
2018, Fiberglass, 1 400 kg, 650 × 290 × 250 cm
Courtesy Tony Cragg et Galerie Thaddaeus Ropac, Londres Paris Salzburg Seoul

5. L’EXPOSITION DANS L’EXPOSITION - L’extase, 2021

L'exposition dans l'exposition, l'extase Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

L’EXPOSITION DANS L’EXPOSITION - L’extase

Cette année encore, Les Extatiques intégreront aussi dans le parcours « une exposition dans l’exposition » : une exposition thématique, visuelle, regroupant des reproductions d’œuvres d’art historiques et ayant pour but d’offrir un contexte narratif et explicatif aux œuvres présentées in situ. Une démarche quasi inexistante dans les expositions d’art contemporain puisque la sélection d’œuvres se fait généralement par un principe de « libre association ». Fabrice Bousteau insiste ici sur la nécessité de donner du contenu au public, de contextualiser, d’offrir en « revue » les perspectives et approches « historiques ». Plus qu’un accompagnement, il s’agit d’un ancrage où chacun peut se représenter et s’approprier ces sujets.

6. JOHAN CRETEN - Why does Strange Fruit always look so Sweet?, 1998-2015

Why does Strange Fruit always look so Sweet Johan Creten Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

JOHAN CRETEN

Né en 1963 à Sint-Truiden, Belgique. Vit à Paris, France et travaille à Montreuil, France.

Précurseur du renouveau de la céramique dans l’art contemporain, l’artiste Johan Creten travaille de façon itinérante depuis près de quarante ans, du Mexique à Rome, de Miami à La Haye. Il a notamment exposé dans de nombreux musées et centres d’art internationaux dont le Louvre et au Musée Eugène Delacroix à Paris, au Bass Museum of Art de Miami, à la Biennale d’Istanbul, au MAMCO de Genève ou encore au Middelheim Museum à Anvers, au Centre régional d’art contemporain à Sète, au musée Beelden aan Zee de La Haye et plus récemment au Sculpture Park I Pilane en Suède. Une exposition monographique majeure à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis, intitulée I Peccati (Les Péchés) lui a été consacrée en 2021. Avec son utilisation innovante de la céramique, Johan Creten commence à travailler avec de l’argile à la fin des années 1980, lorsque le médium était encore considéré comme tabou dans le monde de l’art contemporain. Célèbre pour ses sculptures allégoriques en céramique et en bronze, notamment la série emblématique « Odore di Femmina », Johan Creten poursuit depuis les années 90 ses représentations d’un monde plein de poésie, de lyrisme et de mystères. Celles-ci soulignent l’importance de la beauté dans son travail, tout en réaffirmant sa conscience humaniste et la résonance sociale et politique de sa pratique. Dans son processus de création, Johan Creten évoque le « Slow art » et la nécessité d’un retour à l’introspection et à l’exploration du monde avec ses tourments individuels et sociétaux.

L’œuvre pour Paris La Défense

Pour Paris La Défense, Johan Creten présente l’œuvre Why does Strange Fruit always look so Sweet? En 1999, alors que l’artiste s’épuise dans l’ivresse du travail accompagné des artisans locaux de Monterrey au Mexique, il tombe malade, fragilisé. De son lit, il regarde par la fenêtre les dattiers et leurs grappes à la chair sombre. Fruits et ganglions infectés se mélangent dans son imaginaire, il voit un corps recouvert par ces excroissances. Il réalise, sur une période de dix ans, plusieurs versions de cette vision hallucinée, Why does Strange Fruit always look so Sweet? – titre évoquant la célèbre chanson de Bille Holiday Strange Fruit (1939) – en terre cuite émaillée puis en bronze patiné et doré.

Why does Strange Fruit always look so Sweet?
1998-2015, bronze patiné, fonte à la cire perdue, partiellement doré à la feuille d’or, 305 x 114.5 x 102 cm, 4/4 + 2AP
Courtesy de l’artiste et Perrotin

7. JEAN-FRANÇOIS FOURTOU - La maison couchée, 2021

La maison couchée Jean-François Fourtou Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

JEAN-FRANÇOIS FOURTOU

Né en 1964 à Paris, France. Vit et travaille à Marrakech, Maroc.

Jean-François Fourtou a été diplômé en 1992 de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Il a depuis fait l’objet de nombreuses expositions personnelles et collectives dans des lieux institutionnels ou privés : au MAMO (Marseille) en 2014, au Meymac en en 2015 et 2019, à la Fondation Villa Datris en 2019, dans l’exposition « Fantastic » à lille3000 en 2012, au Musée d’art contemporain de Sao Paulo en 2009 ou encore à la Verrière à Bruxelles en 2003 entre autres. Sa dernière exposition personnelle, « Comment naissent les Nanitos », a été présentée en 2020 à la galerie RX à Paris.

L’œuvre pour Paris La Défense

« Sur l’Esplanade de Paris La Défense, on pourra découvrir une petite maison populaire au toit pointu, typique de la région parisienne, mais couchée sur le côté. Malgré son étonnante position, tout sera intact, aucune fondation apparente, ni de trace de destruction ne seront visibles. La maison semblera être un jouet géant posé dans la ville démesurée, les perceptions des visiteurs seront mises à l’épreuve. Ils distingueront, au travers de larges fenêtres, tout le mobilier défiant les lois de la gravité, suspendu sur le côté ». Jean-François Fourtou

La maison couchée
2021, 5 m de haut x 7,5 m de large
Courtesy de l’artiste

8. GHYSLAIN BERTHOLON – Rezilientia, 2019

Rezilientia Ghyslain Bertholon Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

GHYSLAIN BERTHOLON

Né en 1972, Lyon, France. Vit et travaille à Saint-Étienne, France.

« Comment être au monde un artiste sans imposer une subjectivité ́ toujours incertaine, faite d’épanchements et du constant souci de soi ? Comment y être objectivement sans déroger à la conviction que l’artiste est debout, en éveil et qu’il doit voir et alerter ? Ghyslain Bertholon s’est posé toutes ces questions avec méthode et humour. Dans ce cheminement qui conduit un homme jeune à l’idée d’inventer son chemin, Ghyslain Bertholon s’est très vite imaginé en vigie, haut perché, solitaire et solidaire, placé là pour annoncer les terres promises autant que les récifs. Comment exprimer tout cela qui est grave sans jouer les pontifes et les déclamateurs ? Avec une distance chaleureuse qui est celle de l’humour et du goût de vivre ». François Barré

L’œuvre pour Paris La Défense

La sculpture Rezilientia installée sur l’esplanade de Paris La Défense, s’inscrit dans le continuum des préoccupations artistiques de Ghyslain Bertholon. « Je travaille depuis plus de quinze ans sur la relation de domination que l’Homme entretient avec son environnement… lequel à force d’abuser de ses ressources en bouleverse les grands équilibres. Rezilientia est une œuvre résolument optimiste, ou plutôt désespérément optimiste comme j’aime à me définir. Un jour de novembre 2019, j’ai esquissé dans mon carnet le rapide croquis d’une souche calcinée dans laquelle est fichée une hache dont le manche semble reprendre vie. À cette époque, le continent Australien se consume littéralement sous les flammes de gigantesques incendies. Faune et flore sont emportées par le feu sur des milliers et des milliers d’hectares. Rezilientia reprend, de façon allégorique, la théorie de Boris Cyrulnik, neuropsychiatre français, qui dans les années 90 a popularisé le concept de résilience en psychanalyse, qui consiste à continuer à se développer après un traumatisme, mais différemment. » Ghyslain Berthelon

Rezilientia
2019, sculpture en bronze, 135 x 65 x 56 cm édition 8 + 2 EA
Courtesy School Gallery / Olivier Castaing

9. DANIEL ARSHAM - Bronze Eroded Bust of Zeus, 2020

Eroded Bust of Zeus Daniel Arsham. Les Extatiques Juin 2021 © Martin Argyroglo

DANIEL ARSHAM

Né en 1980 à Cleveland, Ohio, USA. Vit et travaille à New York, New York, USA.

À travers son travail sur la sculpture, l’architecture, la peinture et la vidéo, l’esthétique uchronique de Daniel Arsham évolue autour du concept de l’archéologie fictive. Très connu pour son travail de transformation visuelle des objets du demi-siècle dernier en artefacts érodés, l’artiste explore le rôle de l’archéologie comme récit de fiction permettant l’effondrement entre passé et présent. Dans son travail de sculpture, les moulages érodés sont minutieusement fabriqués à partir de matériaux géologiques comme la calcite bleue, le quartz ou encore le bronze. Ainsi, les œuvres ont l’apparence de pièces tout juste sorties de terre, après avoir été enfouies depuis des siècles. Ces dernières années, l’artiste a rendu hommage au passé lointain, en utilisant des moules d’objets classiques et anciens provenant de plusieurs musées européens. Intéressé par la manière dont ces objets ont traversé le temps, l’artiste sélectionne des pièces si emblématiques qu’elles ont transgressé leur statut d’objet d’art pour devenir des parts de l’imaginaire collectif. Le présent, le futur et le passé se heurtent poétiquement dans les visions hantées, mais aussi ludiques, de Daniel Arsham. Il expérimente ainsi l’intemporalité de certains symboles et gestes à travers les cultures.

L’œuvre pour Paris La Défense

Pour Les Extatiques, Daniel Arsham présente l’œuvre Bronze Eroded Bust of Zeus (2020). La sculpture est inspirée d’un marbre antique romain représentant le dieu mythologique, qui fait partie de la collection du Musée du Louvre. De l’œuvre originale datant du deuxième siècle av. J.-C., seuls la tête et le torse sont préservés. Dans les années 1600, des travaux de restauration très importants ont été faits sur l’original connu aujourd’hui comme le Jupiter de Versailles. La sculpture d’Arsham représente le buste et le profil de Zeus, moulés en bronze et retravaillés avec une patine antique. L’artiste décompose la pièce en ajoutant des érosions cristallisées sur la surface qui prennent la forme de bronze poli et de cristaux en acier inoxydable poli.

Bronze Eroded Bust of Zeus
2020, bronze, patine, acier inoxydable poli, 193 × 112,4 × 136,5 cm, édition de 3 + 1 AP
Courtesy de l’artiste et Perrotin

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